Les embarcations gonflables ne datent pas d’hier, mais la nouveauté vient de leur diversification, et des techniques de fabrication. Au début uniquement sous forme de rafts pouvant embarquer jusqu’à une douzaine de personnes, il en existe à présent de toutes les tailles et de toutes les formes. Biplaces, monoplaces, canoë ou kayak, pression normale, haute pression.

Attention, ces embarcations ne sont pas à confondre avec des engins de plage vendus en supermarchés. Il s’agit de canoë et de kayaks fabriqués en toile d’une épaisseur qui n’a rien à voir avec celle d’un matelas gonflable, si vous avez eu l’occasion d’approcher un raft, vous avez une bonne idée du matériau utilisé et de sa solidité. Un type de kayak réservé aux débutants en plein été ? Détrompez-vous ! En réalité, ces kayaks présentent de très nombreux avantages, qu'on vous explique ci-dessous.

Le principe du kayak gonflable :

A l’embarquement, vous pouvez les gonfler et en quelques minutes, vous avez un canoë ou un kayak. A la fin de la journée, il suffit d’ouvrir les valves et d'attendre qu’il se dégonfle. Ensuite, il suffit de rouler la toile et de la glisser dans le sac. Ca parait simple, n’est ce pas ? Et surtout bien différent des habitudes que l’on a avec un kayak rigide où tout est portage et sanglage sur les galeries. Mais forcément, rien n’est parfait. Gonfler un bateau de bonne taille tout seul peut être relativement fatiguant, mais cela reste néanmoins une tâche rapide lorsque l’on est muni d’un bon gonfleur. Après ce petit échauffement et votre petite balade ou descente de rivière, vient le dégonflage. Vider tout l’air de l’embarcation se fait relativement facilement. Ne pas oublier de laisser sécher la toile, comme pour une tente, pour garantir une bonne conservation, et de le rincer à l’eau douce si vous venez de naviguer en mer.

Naviguer sur de l’air. La plupart du temps ce n’est pas un problème. Ces bateaux sont stables, ne sont pas trop malmenés par les courants en rivière grâce à leur faible tirant d’eau et sont donc facilement manoeuvrables. Sur le plat, cette qualité se transforme en défaut par grand vent. Les embarcations gonflables dérivent facilement au vent, il est important de penser à un bateau muni d’une dérive ou d’un gouvernail si on souhaite les utiliser en mer ou sur de grands lacs.

Bien qu’ils soient en toile, leur solidité n’est pas un problème. Les rafts transportent des personnes sur les plus grosses rivières du monde. Il peut arriver qu’ils se percent mais en général l’usure est bien moins importante que sur les bateaux rigides. Les matériaux modernes (type Nitrilon® pour la marque Gumotex) et l’utilisation de boudins cloisonnés limitent les risques de dégonflage intempestifs.

Les gonflables peuvent être aussi bien monoplaces que biplaces (certains permettent aussi de placer deux adultes et un enfant de moins de 10 ans au milieu comme le Hudson de Sevylor et le Solar de Gumotex). Certains ont un fond gonflable, d’autres un fond haute-pression comme certains kayaks de la marque Gumotex tel le Thaya, ce qui assure une plus grande rigidité de l’ensemble.

Un plus petit budget comparé aux kayaks pliants :

Au niveau du prix, il est à peu près équivalent à celui des embarcations rigides et bien moins élevé que celui de son cousin démontable le « pliant » constitué de toile et d’une structure de bois. Le matériau haut de gamme pour les gonflables est l’Hypalon® (aussi appelé Nitrilon®), de la toile très solide qui tient mieux au vieillissement et permet un gonflage sous plus haute pression et donc des qualités de navigation accrues. Un bateau très rigide sera plus facile à manier qu’un bateau chewing-gum qui se déforme dans tous les sens.

Le gain de place :

Que ce soit des canoës ou des kayaks, leur principale caractéristique sont qu’ils sont "gonflables", et ça change beaucoup de choses. Ils peuvent être stockés dans le plus petit appartement, être transportés dans un simple coffre de voiture, voire même portés comme un simple sac-à-dos comme les kayaks de la marque Gumotex®. On peut prendre l'exemple du kayak Twist biplace qui, une fois plié, mesure 54cm de hauteur, 37cm de largeur et 23cm de profondeur. Autant vous dire que vous pouvez en mettre 4 dans votre coffre de voiture !

Légèreté :

C'est le principal avantage du gonflable avec le gain de place. Un monoplace peut peser seulement 9 Kg, tandis qu'un biplace pèsera 12,6 Kg sur le même modèle de la même marque avec un tissu costaud. Ceux-là se portent donc aisément dans un sac-à-dos étanche de bonne dimension, et certains l'utilisent même de plus en plus pour ce qu'on appelle des randos vélo/kayak ! Le kayak gonflable est ainsi chargé sur le vélo et le randonneur passera son séjour entre le vélo, et les balades en kayak. Attention tout de même, regardez bien le poids du kayak que vous vous apprétez à acquérir, car le poids peut facilement monter à 18 Kg (kayak plus longs avec des arceaux, etc), jusqu'à 25 Kg pour un gros canoë traditionnel gonflable. 

Nos conseils pour en choisir un bon :

Il conviendra de trouver et consulter les informations ci-dessous (pour votre kayak) : 

  1. Deux ans de garantie : Plus une garantie est longue, plus on peut se dire que le fabricant est sûr de son produit.
  2. Un fabricant qui produit depuis longtemps ce type d'embarcation, car les vendeurs (et les utilisateurs) auront du recul sur la qualité.
  3. Un bon tissu : les tissus déperlants sont plus durables dans le temps, et beaucoup moins longs à faire sécher.
  4. Une bonne coque et une bonne étrave : un kayak extrêmement plat aura tendance à dériver au vent et à "pousser de l'eau".
  5. Une gamme minimum : évitez à tout prix les "engins de plage" vendus à 149€ dans les supermarchés ou sur les plateformes de ventes internationales très connues.
  6. Un prix minimum : chez les marques durables, les entrées de gamme commencent à 400€ environ (question de tissu, d'accastillage, de package, etc).

Les conseils pour vous faciliter la vie : 

La pompe de gonflage est essentielle pour ne pas passer un mauvais quart d'heure avant même de vous mettre à l'eau. Une simple pompe à pied de matelas pneumatique ne suffira pas. Investissez dans une bonne pompe prévue spécialement pour ce type de bateaux (une pompe à main double action). Il existe aussi des pompes électriques qui se branchent sur l'allume cigare d'une voiture. Une bonne pompe coûte un peu plus cher mais est largement rentabilisée. Moins d’effort, moins de problème et un bon moyen d’obtenir la pression optimale.

Inutile de vous encombrer avec des pagaies fixes, emmenez des pagaies démontables ! Puisque le but d'un kayak gonflable est d'être léger et de s'emmener partout, dommage alors de prendre une pagaie qui ne se démonte pas. Maintenant, on en fabrique en fibre, en carbone, démontable en 2, 3 ou 4 parties. 

Ne pas oublier non plus un kit de réparation, toujours s’assurer qu’il est encore en état et que vous savez vous en servir en cas de pépin. Tous les fabricants en livre un avec le kayak, ça fait partie du package de base de votre kayak, au même titre que les sièges et les cales-pieds.

Un kayak nécessite un minimum d'entretien. Dans le cas d'un kayak gonflable, il vous faudra nettoyer les valves de temps en temps, puisque naturellement elles vont s'encrasser avec du sel de mer, du sable, et ces dépôts minimiseront la fonctionnalité des valves.

Résumé :

Voilà, les bateaux gonflables sont donc pour ceux qui recherchent des bateaux facilement stockables et transportables (en avion ou en train par exemple). Ils sont la vraie alternative aux pliants qui sont plus fragiles, plus longs à monter, plus lourds et plus chers. Pour de longues randonnées sur le plat ou en mer calme, le pliant reste tout de même le maître au niveau vitesse et qualité de navigation. Par contre en rivière, le gonflable est roi. Beaucoup plus maniable, résistant et pratique que la plupart des bateaux sur le marché. Notez que ces dernières années, de gros progrès ont été faits concernant les kayaks gonflables destinés à la navigation en mer (le Seawave de Gumotex et le Nomad HP3 de Bic). Plus longs, plus techniques, ils possèdent l’homologation en division 240 vous permettant d’aller au delà de 300m des côtes (une fois munis de jupes), tout en possédant une bonne étrave.